C'est évidemment le chapitre le plus important et qui conditionne tout le reste : l'ordre intérieur implique l'ordre extérieur et pas l'inverse.
Le respect de la nature profonde de chacun(e) est la base, que ce soit dans ses pensées, ses croyances et sa manière de vivre. Toutes les personnes résidentes sont égales, et ce quelque soit leur ancienneté. Il est en effet important qu'il n'y ait pas d'habitude qui puisse s'installer, qui donnerait la prééminence à certains au regard de certaines capacités, rôles tenus ou autre.
Toute décision impliquant la communauté est prise en réunion et à l'unanimité
La communauté est ouverte à tous. Le séjour minimum est de trois mois selon les disponibilités ; la participation aux frais est fixée pour chaque trimestre en réunion plénière.
Les arrivées et départs se font aux solstices/équinoxes (avec quelques jours de battement pour des raisons pratiques) afin de coïncider avec les éventuels changements de maisons. Les périodes de résidence sont donc d'un trimestre au minimum, renouvelables.
La taille optimale pour une meute de loups est entre 5 et 12 individus, pour les fourmis plusieurs centaines de milliers ou plusieurs millions, et ainsi pour chaque espèce. Il en va de même pour les humains et donc la taille de la communauté sera limitée à environ 70 personnes, ce qui permettra de se connaître et de ne déléguer qu'au cas par cas, la personne nommée devant rendre compte au groupe suite à sa mission.
Si il y a de nombreuses demandes pour intégrer des personnes supplémentaires, une autre communauté en lien avec la première sera créée. Le besoin d'expansion n'est pas inné et est une des causes de conflits permanents et de détérioration des sociétés humaines.
Elles ont lieu au minimum le premier de chaque mois, c'est-à-dire tous les 28 jours (voir calendrier) . Chaque personne désirant y participer peut le faire (y compris les enfants).
L'accord consiste seulement à demander si une personne est opposée à la proposition ; tant que c'est le cas, les discussions continuent jusqu'à l'unanimité. Si une question n'est pas tranchée au bout d'un laps de temps raisonnable, elle est reportée à une prochaine réunion.
Aucune décision ne peut être prise si une personne n'est pas d'accord.
Une personne sera nommée à l'unanimité au début pour conduire les débats afin de veiller à la bonne organisation ; elle n'a aucun droit particulier, elle ne fait que faciliter la bonne marche de la réunion. Il est préférable que ce ne soit pas la même personne plusieurs fois de suite.
La participation aux tâches communes se fait au choix des personnes vivant dans la communauté : elle varie de deux à trois heures par jour, chacune étant responsable de son travail.
La responsabilité personnelle est une question centrale et fait partie de la conscience et du travail sur soi. Il n'y a donc pas de surveillance du temps de travail, il est évident que la participation à la vie de la communauté est indispensable à la bonne marche de l'ensemble et à son équilibre intérieur.
Il y a une répartition des tâches afin qu'une personne ne se cantonne pas toujours à la même tâche ; ainsi, elle diversifie ses activités, ne se spécialise pas à outrance et ne prive pas les autres et elle-même de l'occasion d'apprendre. Une personne possédant une compétence particulière dans un domaine la fait partager afin de ne pas se rendre indispensable : le partage des connaissances est vital, il permet de développer des possibilités auxquelles un « spécialiste » peut ne pas penser.
Les tâches sont (par exemple et non exhaustives) :
• Nettoyage des sanitaires et des lieux communs
• Préparation des repas et nettoyage
• Construction de bâtiments collectifs
• Entretien des espaces verts et jardins
• Education des enfants (apprentissage de la lecture et autre)
Il n'y a pas de tâches ingrates et de tâches supérieures, chacune doit se sentir bien dans ce qu'elle fait avec la conscience de participer à la vie de la communauté et à son développement personnel.
Il est souhaitable de nommer pour une durée d'une saison renouvelable une personne pour chacune des tâches suivante (une personne par tâche):
• Tenir les comptes des recettes et dépenses
• S'occuper des achats de denrées alimentaires (tenue des stocks)
• … (à définir)
Le mandat donné ne donne aucun droit particulier, la responsabilité du mandataire s'arrête strictement à ce qui lui a été confié, elle ne lui donne pas droit de prendre des décisions outrepassant ses prérogatives.
Les activités ne faisant pas partie des tâches communes sont un moyen privilégié de développement et de bien-être: elles permettent de se relier aux autres et à soi-même dans une synergie constante. Chacun les fait vivre selon ses compétences, ses talents, ses qualités, sa créativité dans un partage vivant et permanent.
Elles peuvent être par exemple :
➢ Des activités de relaxation et d'expression corporelle: méditation, yoga, arts martiaux, taï chi, chi qong, danse,…
➢ De l'artisanat ou des activités artistiques: peinture, sculpture, poterie, musique, chant...
➢ L'organisation d'événements : spectacles, danses communes, théâtre,...
➢ Des thérapies holistiques : huttes de sudation, cercles, cérémonies en lien avec la Nature, soins personnels, …
➢ Des ateliers de partage de savoirs: culinaire, herboriste, mécanique, …
➢ La lecture (présence d'une bibliothèque), l'écoute de musique, le visionnage d'émissions, l'utilisation raisonnable d'internet, ...
➢ liste non exhaustive...
Les sorties à l'extérieur pour assister à des événements culturels ou autres sont libres et bienvenus.
Les parents biologiques sont les premiers éducateurs, mais il est souhaitable que cette tâche soit partagée par d'autres personnes, deux ou trois dans l'idéal. Ces personnes seront choisies par l'enfant et ses parents (biologiques ou non) d'un commun accord et intronisées officiellement.
L'enfant est libre de choisir son lieu de résidence pour une saison parmi ses parents au sens large, en accord avec ses autres parents.
Il est important que plusieurs adultes s'occupent de chaque enfant et que le lien biologique soit complété par les liens de cœur pour un développement harmonieux : les enfants ont de tout temps été élevés par la communauté, l'invention de la famille père/mère/enfants et récente et totalement contre-nature. Les parents qui travaillent n'ont plus de temps à consacrer à leurs enfants, d'où les nombreux problèmes éducatifs des sociétés modernes.
La parole de l'enfant doit être prise en compte dans tous les cas, ce qui ne veut pas dire qu'elle soit sacralisée.
L'enfant n'est la propriété de personne, surtout pas de ses parents biologiques ; leur tâche est de l'amener à la vie et de l'accompagner le temps nécessaire puis de le laisser vivre sa vie tout en étant présent le cas échéant, si eux et l'enfant le souhaitent.
Nous sommes conscients que ce lien à l'enfant peut sembler étonnant, mais la seule chose dont un enfant ait besoin pour se développer harmonieusement est l'Amour : tout le reste découle de cela.
L'Amour ne devant pas être possessif, l'enfant ne peut être la possession de quiconque.